Pour papier libre : Comme un scarabée sur le dos
Publié le 21 Septembre 2011
Attendre. Attendre le secours dans cette position, sans aucune possibilité de remuer. Etais-je en morceaux ? Ne pas savoir si j’avais les yeux fermés ou si j’étais enfermée dans la nuit. En réalité ne rien ressentir. Douleur encastrée comme moi.
Ah oui! Je m’étonne de penser sans rien pouvoir expliquer de mon contexte.
J'ose cette mini synthèse. Concernant mon corps complètement replié : Inertie totale. Quand à mon cerveau, il semble bloqué sur le mode Eternité.
Pas de sensations. Pas d’angoisses. Où suis-je ? La mémoire comme le temps s’est arrêté. J’entends mon cœur enfermé comme dans une caisse de résonnance. J’écoute ma respiration malgré mon immobilité alarmante. Aucune fièvre. Aucune sueur...
Si mon entourage m’avait surprise dans cette posture, hors mis le premier choc, il vous dirait à quel point dans la vie, je suis vulnérable et même sujette à la sensiblerie mais aussi à quel point dans le cas présent, il serait étonné de mon apparente résistance.
En fait, je suis insensible jusqu'à l'impossibilité d'hurler que je ne veux pas mourir.
Je ne dors pas. Je ne rêve pas. Si seulement je savais où j’étais.
Brusquement un brouhaha presque intolérable comme des roulements de pierres. Maintenant, j’ai peur de savoir.
Brusquement je me réveille face à des torches ou des phares m’aveuglent. Ma voix ne sort pas. Rien de mon sursaut mental n’atteint leurs yeux illuminés. Je ne les connais pas. Puis c’est encore la nuit totale et un silence me rappelant la mort.
A mon réveil sur un lit plus blanc que la lune de mon enfance, je tremblais, ma main dans celle de Jean.
Naissance de ma première larme depuis le séisme et ma délivrance. Jean l’a vue comme un espoir. Seul notre amour redessinera mon corps.
Suzâme
(14/09/11)
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Thème : Le frisson de l'espoir proposé par Juliette