Séjour dans les Ardennes oct. 2012 (2) Mes rencontres avec RIMBAUD (2ère partie)

Publié le 10 Novembre 2012

 

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Un petit bout de mon "ailleurs" en compagnie d'Arthur Rimbaud

 

 

Bonjour à toutes et tous,

 

Après le cimetière, les pensées à plus de midi, s’estompent et l’estomac a son mot à dire…  «Il est l’heure…» et c’est ainsi que nous nous sommes installés dans le petit restaurant le plus proche de Rimbaud dont l’enseigne nous avait interpellés «Au dernier sou».


Des surprises s’enchaînent. A commencer par la décoration. Un mur peint avec le portrait de Rimbaud, les cheveux en bataille et le poème «Le Dormeur du Val» :



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Une ressemblance d’après photographie qui a le mérite de nous mettre dans un cadre propice à la poésie.

 

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Poésie murale 

Puis le patron nous tend la carte des menus avec en 1ère page, s’il vous plait, à nouveau un portrait de Rimbaud et en dernière page ses rimes gourmandes et coquines «Au cabaret-vert » que je ne connaissais pas. 

 


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Rimbaud toujours, au dos de la carte des menus

 

Est-ce un petit coup de folie ? J’ai pensé emporter avec moi cette présentation de menu inattendue. Mon époux devine mon désir. Il est prêt à se procurer ce document qui me perturbe un instant. Bien sûr, il n’y aura aucune suite, pensez-vous,  au prix du marketing !

Rimbaud jusqu’à notre table… Ce n’est pas fini. Arrivés au dessert, puis au pousse-café,  soudain le patron dit à voix haute tout en me regardant, le fameux :

 

Au cabaret-vert

Depuis huit jours, j'avais déchiré mes bottines
Aux cailloux des chemins. J'entrais à Charleroi.
- Au Cabaret-Vert : je demandai des tartines
De beurre et du jambon qui fût à moitié froid.

Bienheureux, j'allongeai les jambes sous la table
Verte : je contemplai les sujets très naïfs
De la tapisserie. - Et ce fut adorable,
Quand la fille aux tétons énormes, aux yeux vifs,

- Celle-là, ce n'est pas un baiser qui l'épeure ! -
Rieuse, m'apporta des tartines de beurre,
Du jambon tiède, dans un plat colorié,

Du jambon rose et blanc parfumé d'une gousse
D'ail, - et m'emplit la chope immense, avec sa mousse
Que dorait un rayon de soleil arriéré.

 

 

Source : Poésie.web.net.fr

 

 

 

 

Ah ! Quel art que de déclamer avec aisance en ce lieu convivial certes mais tout public, une poésie si visuelle et charnelle. J’ai interprété son intervention inespérée comme un cadeau. Il nous a confié qu’il y a quelques années, il organisait des rencontres en hommage au poète de Charleville. Même dans l’émotion, je n’ai pas manqué de lui exprimer ma reconnaissance.

 

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Maison de la famille Rimbaud


Nous voilà en route pour la maison familiale (1869/1875) située face à la Meuse et non loin du Musée. La famille a habité pendant 6 ans le 1er étage.

La ville la transforme en «Maison des ailleurs»

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"La maison où Madame Rimbaud a emménagé en 1869 est aujourd'hui ouverte au public. Pendant six années, jusqu'en 1875, les quatre enfants Rimbaud et leur mère ont logé au premier étage. Cette maison est très significative parce qu'elle correspond exactement à la période de création poétique. Aujourd'hui, la Maison des Ailleurs se doit d'évoquer cette effervescence poétique et les départs incessants vers les villes et contrées qui fascinaient Arthur Rimbaud. Véritable espace de voyage, la Maison des Ailleurs permet au visiteur de suivre son propre parcours dans cet espace ouvert sur l'imaginaire. Dans chaque pièce, une carte géographique est sérigraphiée au sol comme un repère à l'errance et l'on passe ainsi de Stuttgart à Londres, de Charleroi à Bruxelles, d’Aden à Harar... Projections de films et de textes dans l'encadrement multicolore des fenêtres, sonorisation des pièces. Comme disait le poète : « il faut se faire voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens ». Déconcertant, étonnant, cet hommage que Charleville-Mézières rend en permanence à son poète ne peut laisser indifférent. Dans la cour intérieure, une résidence pour écrivains et artistes est aménagée. Ainsi, dans la magie des lieux, se poursuit, face à la Meuse qui inspira au poète « le bateau ivre », l'aventure de l'écriture et de l'imaginaire."

 

Source : site Charleville-Mézières

 

Quelques détails complémentaires sur Culture.fr link , une vidéo : ink

un visuel : link 

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Arthur Rimbaud par d'Ernest Pignon

 http://www.pignon-ernest.com/p/rimbaud.html

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Sac proposé par le Musée A. Rimbaud à Charleville Mézières

Sa ville organisait depuis le 12 octobre dernier un "festival international de poésie" :



 

Est-ce parce que je ne suis pas une grande voyageuse ou est-ce parce que Rimbaud m’a évitée, las de mon classicisme ? Je n’ai pas été sensible à cette virtualité en sons et en images sur les murs. Seules une voix aux accents profonds ressuscitant "Le bateau ivre" link ou quelques extraits de correspondances me laissaient un instant suspendue à l'invisible ailleurs si propice aux imaginaires. Le poète prodige n'a-t-il pas choisi de quitter l'abstraction pour l'action en traversant les frontières et les déserts?

 

En nous approchant de la Médiathèque «Voyelles », j’écoute ma curiosité en laissant mon époux se promener dans les rues non loin de la Place Ducale, puis intuitivement je suis quelques personnes pour finalement m’installer dans un auditorium qui se remplit progressivement.

Cette fois-ci Rimbaud est présent avec toute la fougue de sa jeunesse. Dans le cadre d’une manifestation organisée par la municipalité «Les ailleurs», la médiathèque accueillait Denis Perrette link et Philippe Billoin aux claviers avec ce bel intitulé : «Poètes d’ici, marcheurs et vagabonds».

De belles émotions à l’écoute de quelques textes fameux : «Les Poètes de 7 ans»
 
link
   de Rimbaud, 
"Dans les bois" :link 
de Verlaine.
La voix de Denis Perrette provoque, bouscule, attache comme s’il vivait chaque vers.

 

 

Je ne suis pas restée jusqu’au bout de cette belle rencontre mais j’ai découvert grâce à cet ambassadeur  de la poésie des «ailleurs », le poète et marcheur Franz Bartelt. Philippe Billoin aux claviers nous donna à entendre parmi des sons psychédéliques, vecteurs de songes, la vie d’un cœur battant inlassablement, celui de la poésie.

A gauche, Franz Bartelt, à ses côtés Denis Perrette


Autres liens sur Franz Barteld :


Rédigé par Suzâme

Publié dans #séjours, voyages

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L
<br /> Je découvre ton article tres interessant bien tard!!!En cause,un conflit avec Chuck(mon ancien ordi!!).Bonne journée de lundi,Jean-Pierre<br />
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H
<br /> Bonsoir Suzâme,<br /> <br /> <br /> je t'accompagne dans cette promenade découverte de ce poète si tourmenté et si jeune.<br /> Il me semble avoir entendu lecture de ses poèmes par Laurent Terzieff mais hélas je ne retrouve pas sur le net un quelconque enregistrement.<br /> <br /> <br /> Gros bisous<br />
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S
<br /> <br /> Pour la lecture de Terzieff, as-tu regardé sur le site de l'INA. Nous y trouvons des archives merveilleuses. J'ai aimé ce séjour même si je n'ai pas écrit. Rimbaud était omniprésent. Merci de ton<br /> attention. Je t'embrasse. Suzâme<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Pour moi, Rimbaud à voix haute, c'est "Le bateau ivre" dit par Gérard Philipe sur un vieux 33 tours, quand je n'étais pas sérieuse et que j'avais dix-sept ans. Merci, Suzâme, pour ce Rimbaud que<br /> vos mots à vous ressuscitent avec passion.<br />
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S
<br /> <br /> C'était un beau vertige. Il suffit de quelques livres ou d'un seu et lRimbaud n'est jamais loin. J'espère à demain pour le jeudi en poésie et lundi pour mon premier défi. A bientôt. Suzâme<br /> <br /> <br /> <br />
E
<br /> Balade poétique qui semble bien intéressante... Passe une belle journée<br />
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S
<br /> <br /> Mon goût prononcé pour le poète qui n'est cependant pas mon préféré avec un peu d'imagination et voilà comment je me suis retrouvée en "bonne compagnie". Merci de ta visite Esclarmonde. Bon<br /> week-end Suzâme<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Pardon ! tu rectifieras bien sûr : fascina et non facina !!!  oups' !<br /> <br /> <br /> bisous amie poète des ami(es)<br />
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S
<br /> <br /> Toi au moins tu te relis...Un oeil critique en vaut deux. Et je suis si distraite... Heureux week-end! Suzâme<br /> <br /> <br /> <br />