Fragments de vie d’un oiseau
Publié le 21 Juin 2012
René Magritte
1.
Motivé par les vents, l’oiseau plane haut, prince de l’existence, puis surpris par le silence, soudainement chute.
Le sol ressemble au ciel.
Nous sommes dans l’ère de l’indifférence.
(20/06/12)
2.
Libérer les cris de l’oiseau qui est tombé lundi sans bruit. L’envol, l’essor sont l’espérance même pour un volatile sans cesse mûrissant. Lorsque le but du voyage, la réalisation de soi grâce aux compétences de ses ailes, à leur envergure rencontre un invisible mur, l’être trop aérien perd sa perception de l’horizon et de tout son poids de danseur de nuages, descend.
Ô vertiges des contraires ! Ô paradoxe de l'air ! Qu'est-ce que la vie sans dimensions?
3.
Présence du soleil. Le vieux sage sait s’approcher des oiseaux piégés par leurs rêves. Ils sont si nombreux, si
seuls.
Lui dit comme à un oiseau sourd, quelques mots de saison :
Frôler les verts cheveux des arbres, chercher la compagnie des fruits si solidaires, le rêve éphémère des fleurs simplement heureuses d’être sous tous les temps, trouver caresses parmi les herbes
longues et douces au milieu de la vie, oublier pendant un instant de trêve, le firmament.
4.
Il s’est posé nu sur un rocher aussi dur que sa réalité.
Il suffit de deux larmes d'oiseau pour à nouveau contempler, ouvrir sa vision du monde, se réconcilier avec soi au bord des vagues, au bout des vagues.
Seule la mer lui parle de sa vie.
Suzâme
(22/06/12)