C.V. ou Corbeille Vite...
Publié le 7 Août 2012
Vous me connaissez rêveuse, inspirée mais comme beaucoup d’entre nous je m’adonne au jeu parfois déstabilisant de la dualité suivant la situation. Ce sont les conditions de vie et surtout les contraintes de la société qui ont confirmé mon réalisme.
Depuis presque deux ans, dans une période de transition qui n’est pas la retraite, il me faut rechercher un emploi. Ce qui est normal lorsqu’on est encore jeune. Oh j’ai le look ! senior +++++. Compétente, vous pensez ! avec combien d’années d’expérience professionnelle, déjà !
Pas de rigidité de caractère, pas d’impulsivité non plus ! Je suis mobile, pensez-donc, je me déplace en scooter…
Seulement tout se déroule par internet. Pôle emploi et je viens d’en prendre connaissance même les agences temporaires se sont organisés pour ne pas nous rencontrer même sur prise de rendez-vous téléphonique. Il s’agit désormais de créer son compte et de postuler en envoyant, «en ligne» s’il vous plait, lettre de candidature et CV comprenant date de naissance et photo sous peine, en cas d’obtention d’entretien, de décevoir sans s’en apercevoir, le recruteur.
Pendant que je postule et que mon CV s’en va dans la corbeille électronique, je retrouve ma vie… je retrouve mon esprit et mes sens… J’écris… pour tout dire je m’éloigne du profil idéal d’une assistante citadine… Mes rides d’expression ont le temps de se dessiner puisque je souris.
J’ai décidé de ne pas pleurer de cette période indéterminée. Volontaire mais sans illusion, sans beaucoup de motivation non plus puisque le marché du travail fait la diète, je continuerai à chercher ce trésor nommé « emploi ». A l’ombre de mon écran-fenêtre, je me dis comme aujourd’hui, un jour peut-être, si les annonces sont mises à jour, si les employeurs s’intéressent aux profils un peu plus mûrs…
Est-ce que je suis seulement bonne « à être jetée » ?
Je refuse d’avoir du rejet pour la société à laquelle je participe chaque jour mais j’espère ne pas ressentir l’angoisse du chômeur longue durée, celle hélas bien désignée sous le nom d’exclusion.
Pas de déprime. Je vais pourtant m’inscrire à Pôle Emploi le 3 septembre prochain. Une nouvelle trappe va s’ouvrir. D’un congé de reclassement très confortable, je vais tomber dans un conduit kafkaïen, j’aurais un matricule, dans quelques mois ma première indemnité, à combien déjà ?...
Chercher... rechercher...postuler...
C’est le mois d’août. L’été ne m’apaise plus comme avant.
Suzâme
(7/08/12)