Anne Le Sonneur : Le silence de la pierre
Publié le 18 Août 2011
Ed. Lulu
A ma seconde lecture, j’ai tout ralenti. Mon regard et mon âme. J’ai retenu certaines pages sur lesquelles j’étais en communion.
Ce livre est un chemin qui raconte le témoignage d’un survivant parmi une poignée d’êtres mais aussi de familles entières qui vécurent l’exclusion générée par la peur des villes et des villages.
Ce malheur qui n’est jamais une fatalité mais la conséquence d’un comportement d’autoprotection de responsables citadins s’est-il déroulé hier ? – et c’est de la peste dont il s’agit – ou aujourd’hui avec le même rejet contre la différence, la maladie, la contamination … Ne l’avons-pas vécu récemment avec un virus qui a touché toute notre planète ?
J’ai fait ce parcours dans la garrigue, en pleine solitude. J’ai écouté le silence de cet exode, de cet exil et chaque mot lu devenait un pas de plus vers la survie ou la mort salvatrice.
Le personnage principal est esquisse sobre et pourtant c’est lui qui guide, qui porte, qui aide jusqu’au jour où, l’âme épuisée par la lutte et l’espérance, il se confie à un prêtre.
Je n’en dévoilerai pas davantage sur ce conte d’une profondeur inouïe aussi généreux dans son message que peut l’être dans un instant ultime, la main du cœur sur notre épaule.
Par ailleurs, J’ai vécu la joie de rencontrer pour la première fois, dans le parc des Tuileries inondé de touristes, l'auteure toute aussi discrète qu'attentive, à l'occasion de la dédicace de son trésor au langage poétique.
Notre échange me nourrira encore longtemps. Et j'ai l'espoir de le renouveler au rythme de son âme.
Je vous l'affirme. Anne est vivante au-delà de ses mots, de l’amour du silence. Sa sérénité est promesse d’une œuvre en attente et à venir.
A lire lentement.
Suzâme
(18/08/11)